INFECTION URINAIRE AU COURS DE LA GROSSESSE
C'est l'infection la plus fréquente au cours de la grossesse. Elle peut être à l'origine de complications materno-fœtales justifiant son dépistage systématique mensuel par bandelette urinaire.
La difficulté est de traiter une femme enceinte en utilisant un arsenal antibiotique réduit par les contre-indications
Les germes incrimines sont les mêmes que dans la population générale :
Au cours de la grossesse, le volume de l'utérus augmente progressivement, et comprime la vessie et les uretères qui peut entrainer un reflux vésicourétérale favorisé la pyélonéphrite qui sera plus fréquente à droite.
Progestérone Hypotonie des voies urinaires favorisant la stagnation et le reflux des urines.
Œstrogènes Congestion vésicale favorisant l'adhérence des germes
Phénomènes physiologiques liés à la grossesse :
Autres facteurs favorisants, selon le terrain :
L’infection urinaire de la femme enceinte peut être, par ordre croissant de gravité :
DEFINITION : patiente asymptomatique + bactériurie ≥ 105 UFC/ml.
Elle est fréquente, concernant 5 à 10% des femmes enceintes.
Chez les femmes enceintes à haut risque d’infections urinaires gravidiques (uropathie, ATCD de cystites récidivantes, diabète), le dépistage sera réalisé d’emblée par un ECBU mensuel.
Traitement
Antibiothérapie par voie orale, après obtention de l’antibiogramme, pendant 5 jours (sauf pour la nitrofurantoine -7 jours), on utilisera au choix :
Education de la patiente :
Le tableau clinique associe :
Présence de signes fonctionnels urinaire (pollakiurie, brûlures mictionnelles). Une hématurie associée est possible.
Signes négatifs permettant d'éliminer une pyélonéphrite :
Le diagnostic de certitude repose sur l'examen cytobactériologique des urines (ECBU) avec antibiogramme.
Le seuil de leucocytaire retenu comme pathologique est fixe à ≥ 104 /ml (ou 10 / mm3).
Le seuil de la bactériurie tient compte de la forme clinique et de l'espèce bactérienne : ≥ 105 en général
Traitement
C'est la première cause de fièvre chez la femme enceinte.
La symptomatologie est le plus souvent bruyante :
Le bilan doit comporter :
Traitement
Hospitalisation initiale en service de Gynécologie-Obstétrique.
Examens recommandés : ECBU, échographie des voies urinaires et bilan du retentissement fœtal en urgence.
Repos, voie veineuse périphérique, apports hydriques abondants (≥ 2L/jour) et antipyrétiques (toujours lutter contre la fièvre chez une femme enceinte).
Antibiothérapie parentérale probabiliste :
Surveillance materno-fœtale : Température, pouls, pression artérielle, douleurs, diurèse, biologie el fonction urinaire, mouvements actifs fœtaux, contractions utérines et rythme cardiaque fœtal.
Contrôle systématique de I'ECBU 48H après le début du traitement.
Deuxième contrôle dans les 8-10 jours après l'arrêt du traitement, puis tous les mois jusqu'a l'accouchement.
Malgré un traitement adapté, les récidives sont fréquentes.
En l'absence de traitement :